chapitre 3

L’ATTITUDE DU COMBATTANT

Fièrement campé sur nos jambes, le torse bombé, la garde haute, nous regardons droit dans les yeux notre adversaire situé à un mètre de nous.

Soudain, dans le champ bas de notre vision un mouvement est détecté.

Immédiatement l'information circule dans nos neurones et arrive à notre cerveau teinté d’un sentiment de peur.  Nous inclinons notre tête de façon à permettre aux yeux de mieux capter l’information. Oui, c’est bien un coup de pied qui arrive.  Submergé par une intense émotion, notre cerveau donne un nouvel ordre, immédiatement véhiculé par nos neurones et notre pied droit recule pour éviter le coup.  Ouf !

Bien évidemment ce processus réel de décision ne prend que quelques fractions de secondes, sauf si une émotion trop forte a bloqué le système de transmission.  De toute façon, notre adversaire a une longueur d'avance et nous avons de grande chance de perdre car nous subissons involontairement ses attaques.

Quelles fautes avons-nous commises ?

Nous le regardions dans les yeux et l'attaque est venue des pieds, zone que nous percevions très mal.  L'attaque aurait pu venir des poings, ou d'un autre endroit où d'un autre adversaire situé dans notre dos par exemple.

   Ne pas regarder est la première règle.

Vous ne devez pas regarder, vous devez voir, pré-voir, percevoir la totalité de votre adversaire, la totalité du dojo. Ne vous fixer pas sur un détail, laisser votre conscience s’étendre dans l’espace. Cela vous évitera des allers et retours d’informations inutiles.

Nous avons commis une deuxième faute.En réalité, ce n’est pas notre adversaire qui a décidé de nous porter un coup de pied. C’est nous qui l’avons invité, en lui offrant, par inattention, une partie de notre corps dépourvu de défense.

Ne pas être ouvert est la deuxième règle.

Il ne faut pas offrir involontairement une possibilité d’attaque à un adversaire.

Lors de cette attaque nous avons cherché à analyser la résultante du coup de pied et nous avons cherché une parade. Peut être même avons-nous pensé aux conseils donnés dans notre ouvrage en feuilletant le manuel.

La troisième règle est : ne pas attendre